Beaucoup de jeunes tchadiens s’orientent de plus en plus vers l’agrobusiness. Parmi eux, il y a Golda Langarsou. Découvrons cette financière qui est tombée amoureuse de la terre.
Financière à la base, la passion a amené Golda Langarsou à embrasser l’agriculture alimentaire bio, afin de rendre disponible des produits agricoles locaux biologiques. « Étant une financière de formation, après plusieurs années de réalisation d’activités agricoles, par passion, j’ai réalisé qu’au Tchad, l’insécurité alimentaire bat toujours son plein. Alors, je me suis engagé dans l’agrobussiness, un travail à la chaîne qui porte et implique plusieurs compatriotes », situe Golda Langarsou.
Plusieurs cordes à l’arc de Golda
Dans son regard, on peut lire la détermination, l’engagement d’une femme qui sème les graines d’espoir pour vulgariser la consommation biologique au Tchad. Elle est connue pour son dévouement et ouverture d’esprit aux autres. « Golda est une très bonne personne de l’intérieur comme de l’extérieur. Elle est l’une des plus grandes bosseuses que je connaisse. Elle combine son rôle de femme au foyer, mère de famille et sa carrière professionnelle avec ses activités agricoles. Elle a un sens aigu de l’organisation et du travail bien fait. Elle s’adapte à toutes les situations par son dynamisme, sa curiosité à l’écoute et au savoir, sa motivation et surtout son sens du travail d’équipe », témoigne Benga, sa soeur cadette.
Combattante bio
La quarantaine bien remplie, Golda Langarsou a l’allure d’une combattante. Elle est infatigable et bien épanouie dans l’agrobussiness. Pourtant, cette agricultrice par passion est titulaire d’un Master en Comptabilité-Finance. Son énergie débordante et son amour pour la terre l’ont plongée dansl’agriculture depuis 2021. « Mes produits sont des produits locaux. J’ai des points focaux dans les provinces qui nous aident à mobiliser une partie de nos produits. Ici à N’Djamena, nous avons cinq sites et chaque site a sa production spécifique », nous explique l’héroïne Golda.
Source d’inspiration
Golda Langarsou a grandi dans une fratrie de 7 enfants dont elle occupe le troisième rang. Aujourd’hui, elle incarne l’agriculture biologique à N’Djamena, au Tchad. Une héroïne qui inspire plus d’un. Rosine, une collaboratrice de Golda, se dit très inspirée par les actions agricoles que mène sa patronne : « J’aime aussi l’agriculture car je suis née dans une famille où les parents cultivent. Aujourd’hui, j’ai la charge de travailler aux cotés de madame Golda qui évolue dans ce domaine. Alors, le fait de la voir tous les jours en actions m’inspire et je me suis décidée à emboîter ses pas. Elle est ma source de motivation et d’inspiration »
« Elle s’adapte à toutes les situations »
Mariée, mère de 2 enfants, Golda incarne la passion et l’engagement dans l’agriculture biologique. Toute sa famille s’étonne qu’elle embrasse la terre. « Le travail de la terre, bien que pénible et difficile, Golda ne baisse pas les bras. C’est vraiment ce qui traduit sa grande détermination et sa motivation. Elle rencontre beaucoup de difficultés liées à la nature et aux personnes qu’elle emploie, mais elle arrive à les surmonter par la grâce de Dieu. Elle est brave et exceptionnelle », s’extasie Benga, sa soeur cadette.
Monsieur Maidiguim Donatien, l’un des consommateur des produits issus de l’agriculture biologique de dame Golda est aussi fier et satisfait que Benga : « Mme Golda Langarsou est une dame extraordinaire du fait de la vision qu’elle porte, de son esprit de créativité et de la détection des opportunités d’affaires dont elle fait montre. Elle s’est positionnée bio dans tout ce qu’elle entreprend aussi bien dans la production agricole que dans la commercialisation des biens comestibles. Quand tout le monde recherche l’argent par tous les moyens en vendant même des produits alimentaires qui détruisent l’homme, Mme Golda Langarsou se préoccupe dans tout ce qu’elle fait de la santé de l’homme. Je suis son client et je me sens très en sécurité en achetant et en consommant ses produits. Je pense que s’il y a des entrepreneurs à accompagner, elle en est le prototype ».
Agricultrice et formatrice
Golda Langarsou est non seulement une agrobusinesswoman, mais aussi une formatrice pour ses collaborateurs. « C’est un travail à la chaîne, donc j’ai un personnel d’appui qui m’aide sur le terrain. Parfois, nous avons des moments intenses de travaux et pour ce faire, je recrute les jeunes et je les forme pour qu’ils s’approprient nos techniques de culture et surtout notre particularité, la production 100% bio » explique-t-elle. Sa passion pour la culture bio se reflète aussi dans ses relations avec les consommateurs. Toujours dynamique, accueillante et souriante, elle sensibilise et explique les bienfaits et l’importance de la consommation des produits bio au quotidien.
Le changement climatique et les taxes, des freins pour Golda
Sur ses terres, elle cultive plusieurs denrées alimentaires et fait travailler une quarantaine de ses compatriotes. Ses cultures vont des légumes aux fruits en passant par des céréales. Et ses fermes sont spécifiques. Avec son œil de formatrice en culture biologique, elle coordonne et supervise les travaux de ses différentes fermes avec détermination et optimisme au delà des obstacles auxquels elle fait face. « Les difficultés majeures sont liées aux taxes. Nous constatons avec regret que le Tchad qui est sévèrement menacé par le changement climatique, où le climat joue un rôle négatif dans la production agricole, soit encore à taxer la vente de ces produits. En outre, nos rendements ne sont que de l’ordre de 30% où 40%, la faute aux inondations ou sécheresse », déplore l’agricultrice bio.
Face aux difficultés liées au changement climatique, l’héroïne agricole souhaite que les autorités compétentes soutiennent les efforts des producteurs locaux en revoyant en baisse les taxes. « L’ État doit mettre en place un système pour protéger les producteurs et les établissements de vente de ces produits agricoles », implore-t-elle.
Toutes les saisons ne se ressemblent pas forcement pour dame Golda Langarsou. Mais, elle les aborde avec détermination et enthousiasme. La pionnière en agrobusiness envisage vulgariser davantage la production et la consommation des produits bio made in Chad, à travers la création d’une fondation. « La santé n’a pas de prix. J’encourage vraiment tout le monde à revenir à la source, consommer bio. », exhorte-telle.