A N’Djamena, au Tchad, chaque saison des pluies, tout au long du fleure Chari, la culture du manioc fait le bonheur de bien de Tchadiens, surtout des femmes. Représentant 52% de la population tchadienne, elles sont au cœur des activités économique du pays.
La trentaine, Adoumbeye Christine, veuve, mère de deux enfants, est revendeuse de manioc. Comme cette veuve, elles sont nombreuses, ces femmes qui se battent au quotidien pour se prendre en charge. ‘’ Grâce à mon activité, je paye le loyer et j’arrive à subvenir aux besoins de ma famille’’, témoigne la revendeuse de manioc.
La plupart de ces femmes, à l’exemple de Christine et Maritence que nous avons rencontrées au bord du fleuve Chari, dans les champs de manioc, débutent leurs activités sans soutien financier.
Passionnées et déterminées pour leur gagne-pain
Battante et courageuse, la veuve Adoumbeye Christine se dit toujours prête à braver les intempéries climatiques pour assurer la ration alimentaire de ses deux fils. Il est 06h30 du matin. À N’Djamena, le ciel est nuageux. La pluie s’annonce. Mais, cela n’empêche pas Christine d’arpenter les artères de la capitale pour vaquer à ses occupations. Bassine et couteau en mains, elle se précipite pour acquérir sa marchandise. ’’ C’est depuis 2019 que j’exerce le commerce du manioc. Il y a des jours où nous sortons mais, nous n’avons pas de la clientèle. C’est la patience qui nous permet de tenir’, confie-t-elle, avec sourire aux lèvres.
Marchandise sur la tête. tout comme Adoumbeye Christine, Memonmel Maritence vend aussi du manioc frais depuis le mois de juin. ‘’ J’ai deux enfants et je vis avec mon mari. J’ai choisi d’exercer ce commerce pour apporter ma part de contribution au sein de la famille, car mon mari ne peut pas tout prendre en charge’’, explique-t-elle.À 27 ans, la jeune Memonmel Maritence affirme ne pas pouvoir concilier le commerce et les études. Elle a fait un choix. Devenir commerçante pour la survie. Au bord du fleuve Chari, à N’Djamena, les producteurs de manioc attirent chaque matin, une foule de jeunes dames revendeuses.
Partir de zéro pour devenir héros
Même si cette activité du secteur informel est peut-êtrê rentable, il y a plus d’ambitions et de dynamisme pour dame Christine. À long terme, ell espère avoir son propre champ de manioc, grâce aux bénéfices de son commerce actuel. ‘’ on peut partir de zéro pour devenir héros ’’ nous a confié Adoumbeye Christine. Memonmel Maritence quant à elle, renchérit en disant : ‘’ Si à l’école je n’arrivais pas à m’en sortir, aujourd’hui, grâce à mon petit commerce, je trouve une solution à mes besoins et j’aide aussi mon mari et ma famille. Nous avons le minimum vital. C’est le plus important pour moi malgré les obstacles que nous rencontrons ’’.
Sous la pluie, contre vents et marrées, les femmes ne croisent pas les bras. Du nord au sud, de l’est et l’ouest du Tchad, elles sont au devant de la scène économique. ‘’ Moi, en tant que veuve, je ne peux pas rester à la maison bras croisés. Personne ne me viendra en aide, qu’il pleuve ou sous la chaleur, je suis obligée de sortir à la recherche du gagne – pain’’, explique la jeune maman de 27 ans.
Le commerce, moyens de subsistance des femmes
Il n’y a pas de sot métier, dit-on. À l’instar d’autres pays du Sahel, l’engagement des femmes pour le développement au Tchad n’est point à démontrer. Un big-up à toutes ces pionnières du secteur commercial, communément appelés ‘’dénè mosso djé’’. Qu’elles soient veuves, réfugiées, ou ménagères, au Tchad, le commerce reste le principal moyen de subsistance pour de nombreuses femmes.